Les 5 Peintures les Plus Chères de Tous les Temps

Les liasses de billets dans un compte en banque ne représentent plus la seule matérialisation de la fortune. Les milliardaires ont compris que les placements pouvaient s’effectuer également dans les œuvres d’art, notamment dans les tableaux de maîtres. Investir dans une peinture célèbre constitue un nouveau moyen d’immobiliser sa fortune, en attendant de revendre pour faire des bénéfices.

Vous devez néanmoins vous y connaître un minimum en la matière, pour les bons choix et prendre les bonnes décisions. En effet, comme tout investissement, celui que vous effectuez peut à terme vous rapporter gros. Voici la liste des cinq peintures les plus chères de tous les temps, si vous voulez investir dans une valeur sûre.

PUBLICITÉ

Cinquième place : Number 17, de Jason Pollock

Cette œuvre porte la signature de Jason Pollock, et représente le courant artistique de ce peintre dans toute sa puissance. Ce maître du pinceau a effectivement créé des techniques révolutionnaires pour l’exécution de ses œuvres, toujours utilisées de nos jours. Il s’agit de méthode dripping, dans laquelle les chevalets ne servent plus à rien. Les toiles sont posées directement sur le sol, et la peinture directement versée, jetée ou giclée dessus.

Jason Pollock est un artiste américain iconoclaste, né le 28 janvier 1912 à Cody, dans le Wyoming. Un accident de voiture achève son parcours le 11 août 1956 à Springs, dans l’État de New York. Il a réalisé en tout plus de 700 œuvres, incluant les peintures achevées, les essais, et d’autres œuvres. Il a surtout marqué le monde par son art dit d’expressionnisme abstrait, dans lequel figure le fameux tableau Number 17.

Cette œuvre a été réalisée avec la technique du dripping, sur un panneau de fibres en bois. Achevée en 1948 par le célèbre peintre, Number 17 figure parmi les toiles les plus chères du monde. Les représentations laissent libre cours à l’imagination, entre des coups de pinceaux libres ou contrôlés au millimètre. Ils peuvent également être qualifiés de totalement spontanée, ou étudiés au détail près. Dans tous les cas, cette réalisation appartient aujourd’hui à Kenneth C. Griffin, un gestionnaire de fonds spéculatifs. Il l’a acheté à David Geffen pour la coquette somme de 200 millions de dollars. La transaction s’est effectuée lors d’une vente privée effectuée en 2015. Celle-ci classe Number 17 à la cinquième place des peintures les plus chères du monde, à l’heure actuelle.

PUBLICITÉ

Quatrième place : Les joueurs de cartes, de Paul Cézanne

En tout et pour tout, le nom de Paul Cézanne possède une forte valeur symbolique pour la ville d’Aix-en-Provence. En effet, le célèbre peintre y est né le 19 janvier 1839, et y a passé l’essentiel de sa vie. Il y a également donné son dernier souffle le 22 octobre 1906, après 45 ans de carrière artistique. Il a réalisé environ 900 tableaux et 400 aquarelles, incluant de nombreuses œuvres inachevées. Cézanne a apporté une influence palpable dans le courant artistique du postimpressionnisme. Selon les études approfondies menées par certains experts, il aurait même été un précurseur du cubisme. Ses œuvres représentent généralement des portraits et des natures mortes, mais aussi des paysages et des baigneuses.

Cézanne aurait une forte réputation de minutie conjuguée à un brin d’irritabilité, lorsque ses modèles ne tenaient pas la pose. Cette raison explique certainement son penchant pour la nature morte, et aussi les nombreux inachevés. En effet, l’artiste exigeait de ses modèles une immobilité totale durant de longues heures. Ces derniers se désistaient souvent, seules les connaissances et les proches se pliaient aux volontés du peintre.

Dans tous les cas, Cézanne a réussi son œuvre Les joueurs de carte, une série de 5 tableaux. Deux d’entre eux se trouvent respectivement à la fondation Courteau de Londres, et à la fondation Barnes à Philadelphie. Deux autres sont aussi détenus par le Musée d’Orsay et au Metropolitan Museum de New York. Le dernier, peint en 1895, a été acheté par la famille royale du Qatar à la famille d’armateurs grecs Embiricos. L’opération s’est déroulée en 2011, pour la somme de 274 millions d’euros.

PUBLICITÉ

Troisième place : Quand te maries-tu ? de Paul Gauguin

De son vrai nom Eugène Henri Paul Gauguin, cet artiste a initié et inspiré le courant du postimpressionnisme. Il est né le 7 juin 1848, et a connu plusieurs activités, avant de se consacrer totalement à l’art. L’artiste est reconnu pour ses œuvres généralement démesurées, à l’exemple d’une frise de plus de 4 mètres de long. Il a quitté l’Europe pour se rendre à Tahiti, dans les îles Marquises, où il décède en 1903.

Les œuvres de Gauguin indiquent en général les différentes phases de vie que l’artiste a traversées au fil des époques. Il s’est forgé sa propre vision artistique à partir des voyages durant lesquels il perd son père en 1851, et son service militaire. Son travail de courtier en Bourse, mais aussi son mariage au cours duquel il a obtenu cinq enfants, renforcent son talent émergent. Il rencontre le peintre Camille Pissarro en 1874, qui l’introduit dans le monde du courant de l’impressionnisme. Les difficultés de la conjoncture le ramènent à Copenhague où il vit avec sa belle-famille, où l’entente n’est pas au rendez-vous. Il vogue alors vers Tahiti, où il exécute l’ensemble de ses œuvres majeures, incluant Nafea Faa Ipoipo, ou Quand te maries-tu ?

Cette peinture à l’huile réalisée en 1892 s’est vendue pour l’équivalent de 7 francs à la mort de Gauguin. Le tableau met en scène une des découvertes de l’artiste à son arrivée en Tahiti. Espérant trouver un nouveau monde paradisiaque, il a plutôt été déçu en découvrant les méfaits de la colonisation sur les autochtones. Cette toile de 101 x 77 centimètres appartenait à la collection d’art de l’industriel Rudolf Staechelin, décédé en 1946. L’émir du Qatar en a fait l’acquisition en 2015, pour un montant de 300 millions de dollars.

Deuxième place : Interchange, de Willem de Kooning

Ses œuvres figurent dans le mouvement de l’expressionnisme abstrait, autrement dit, des figures et des tracés plutôt évocateurs que réalistes. Willem de Kooning est un artiste d’origine néerlandaise, et naturalisé américain. Son champ d’action se dévoile surtout dans la peinture et la sculpture. Né le 24 avril 1904 à Rotterdam aux Pays-Bas, il suit des formations en arts et techniques. Ses voyages en Belgique lui permettent de travailler comme peintre et décorateur.

Après des échecs successifs dans ses apprentissages et ses travaux, il émigre clandestinement aux États-Unis. Il vit de petits travaux, changeant souvent de ville. Il devient membre de l’Artists Union en 1934 à New York, où il commence à se forger une renommée. Peindre le mur du hall de la Pharmacie à la foire mondiale de New York en 1939 figure parmi ses œuvres. Il réalise également une série d’abstraits en noir et blanc, et continue ses séries Women.

La première exposition de Willem de Kooning en solo s’effectue en 1948, et s’enchaîne les années suivantes. Il commence également à exposer à l’étranger, et s’installe définitivement à East Hampton, où il meut en 1997. Ses réalisations restent cependant conservées, notamment celles qu’il a continué à peindre, même atteint de la maladie d’Alzheimer. Certaines d’entre elles se vendent au plus haut prix, dont une en particulier. Interchange, achevé en 1955, est une peinture à l’huile expressionniste sur toile. Elle mesure 2 mètres de hauteur sur une longueur de 1,75 mètre. Son classement à la deuxième place des peintures les plus chères du monde résulte de son prix à la vente privée de 2015. Kenneth C. Griffin l’a également acheté à la fondation David Geffen, pour la bagatelle de 300 millions d’euros.

Première place : Salvatore Mundi, de Léonard de Vinci

Véritable précurseur du monde moderne, Leonardo di ser Piero da Vinci, est né en Toscane, Italie, le 14 avril 1452. Cet inventeur visionnaire est connu sur plusieurs terrains, tels que l’art, l’architecture et les mathématiques. Le plus intéressant concerne son statut d’illettré, car il ne lit ni le grec, ni le latin. Il ne connaît pas non plus la culture antique, pourtant la base des connaissances culturelles de l’époque. Ses réalisations de l’époque le placent comme le génie du mouvement humaniste et universel de la Renaissance. Cependant, certaines œuvres dans le domaine de la peinture lui ont valu un temps d’exil entre 1476 et 1478. Il se concentre alors à exploiter son génie architectural, mais conserve et nourrit quand même son talent de peintre. Quelques réalisations comme La vierge aux rochers confirment cette capacité, en parallèle avec la conception de matériel révolutionnaire. Certains éléments sont d’ailleurs toujours utilisés aujourd’hui, mais améliorés et modernisés bien sûr, comme les appareils volants ou le scaphandre.

Le visionnaire arrive en France en 1516, à l’appel du roi François 1er, et son nom français Léonard de Vinci s’officialise à cette époque. Il intervient dans la réalisation de plusieurs œuvres architecturales, caractérisant la Renaissance française. Ces moments ont également été l’occasion où le peintre a cédé La Joconde au monarque français. Les experts expriment ette célèbre peinture aujourd’hui jusqu’à 2 milliards de dollars.

Mais une autre œuvre mérite également le détour, représenté par le Salvator Mundi. L’authenticité de la signature de Léonard de Vinci sur cette œuvre reste un sujet à débat. Cette peinture à l’huile sur bois de noyer pourrait en effet être attribuée à l’un de ses élèves. Bernardino Luini ou Giovanni Antonio Boltraffio auraient en effet pu achever cette réalisation sur le thème du Christ Rédempteur. Quoi qu’il en soit, cette œuvre de 66 centimètres sur 45 a coûté 450 millions de dollars au prince héritier d’Arabie Saoudite. Mohammed Ben Salmane l’a achetée en 2017, lors d’une vente aux enchères effectuée à Christie’s, à New York.